Epidemiologie de la Leismaniose tegumentaire en Bolivie : 2. Modalites de la transmission

Abstract

Résumé. La transmission de la leishmaniose tégumenta¡re due á Leishmania (Viannia) braziliensis dépend á la fois de l'environnement et des act¡v¡tés humaines. Dans les zones cultivées des Yungas les habitants sont infectés, dans leur demeure, pendant la nuit, par Lutzomyia nuneztovari anglesi Le Pont et Desjeux, qui pénétre dans les maisóns vers 22 heures, se gorge, et ressortavant 6 heures du matin. Ceci explique que les hommes et les femmes soient également atteints, et pour plus de 60%, avant leur dixiéme année. Aprés 15ans, quelques sujets sont encore contaminés de jour dans les caféiéres et la forét, probablement par le méme phlèbotome qui s'y repose. Dans l'Alto Ben¡, les colons s'infectent au cours des opèrations de dèfrichements qui sont surtout des travaux masculins. Tro¡s vecteurs du genre Psychodopygus ont ètè ident¡fiés. Une fois établis dans leurs plantations ou dans des villages les colons semblent encourir des risques bien mo¡ndres car les vecteurs incriminés sortent peu couvert forestier. Dans la forét du Pando, la population qu¡ pratique la récolte du latex et des noix du Brésil est affectée en fonction de la part pr¡se á ces activités, plus mascul¡ne que féminine. Les foréts du Pando et de l'Alto Beni constituent des foyers naturels primaires de Le. braziliensis. La circulation du parasite est prouvée par I'infection de phlébotomes sylvatiques du genre Psychodopygus, et la rapide contamination des hommes qu¡ trava¡llent dans le sous-bois implique certa¡nement des mamm¡féres sauvages, mais ceux-ci n'ont pas encore été identifiés. La forét des Yungas constitue probablement un foyer primaire résiduel. La zone cultivée des Yungas constitue un foyer secondaire anthrop¡que; le vecteur Lu. n. anglesi, espéce forestiére, s'est adapté aux caféiéres et aux cacaoyéres á partir desquelles il pénétre dans les habitations et transmet activement la maladie á l'homme.